samedi 18 février 2017

Chroniques de la gentillesse!

Bonjour à tous,

Je viens de sortir d'une clinique de St Domingue pour une chirurgie du genou qui devrait me permettre d'ici un mois de retrouver une marche et une course normales et sans douleur.

Je ne vais pas comparer soins et médecins en France et en République Dominicaine. Je n'en ai pas les compétences. J'ai déjà été soignée ici et n'ai eu qu'à m'en féliciter: ce seront mes seules réflexions concernant les actes médicaux et chirurgicaux.
Je sais que l'accès aux soins est très inégalitaire et que j'ai la chance d'avoir une bonne couverture médicale. Je pense personnellement qu'il est inconscient de vivre à l'étranger sans une assurance médicale. C'est le choix de chacun qui se doit d'être assumé.
Quant aux inégalités face aux soins médicaux, qu'on ne se gargarise pas...On est confronté aux mêmes problèmes dans de nombreux pays dits occidentaux et riches et cela ne va pas aller en s'améliorant!

Je me contenterai aujourd'hui de parler de l'accueil humain que l'on reçoit dans le milieu médical dominicain et qui m'a profondément touchée et aidée dans plusieurs circonstances.

Connaissez-vous en France un médecin spécialiste connu qui vous donne son numéro de portable et vous dit de l'appeler en cas de besoin? Ici, oui! Je me suis récemment trompée et l'ai appelé par erreur. M'en rendant compte de suite, j'ai coupé l'appel à la première sonnerie. Mon cardiologue m'a rappelée quinze minutes après en me demandant ce qui m'arrivait et si j'avais besoin de quelque chose. Je lui ai expliqué mon erreur, qui l'a fait rire, et il m'a souhaité une bonne journée!

Je connaissais en France mon médecin depuis de nombreuses années. Lorsque j'ai été hospitalisée pour des problèmes graves, elle en a été avertie par l'hôpital où j'ai passé de longs séjours. Elle ne m'a jamais appelée pour savoir comment j'allais.
Je connais mon médecin du village où je vis en république Dominicaine depuis beaucoup moins longtemps. Lorsque j'ai été très fatiguée il y a quelques mois, je suis allée le voir. On a beaucoup parlé et il m'a appelée deux à trois fois par semaines pendant plusieurs mois pour savoir comment j'allais!

Lors de ma très récente expérience de la semaine dernière, les infirmières sont venues me saluer (et elles ont autant de malades qu'en France, juste un bonjour , une présentation et un sourire). Le chirurgien est passé avant l'intervention pour m'expliquer ce qu'il allait me faire. La "surprise" fut ma rencontre avec l'anesthésiste qui m'a accueillie au bloc opératoire avec un grand sourire et en me demandant de mes nouvelles et des nouvelles de ma fille!! Devant mon air étonné, elle m'a rappelé (ce que j'avais oublié) qu'elle m'avait anesthésiée il y a cinq ans pour une intervention de l'épaule. On a donc "discuté", tandis qu'elle m'expliquait le mode d'anesthésie, tout en ayant des gestes doux et gentils, comme une pression de la main, une caresse sur le bras, une plaisanterie. Je crois que je me suis endormie avec le sourire!
Le soir de l'intervention, vers vingt heures, le chirurgien qui, visiblement, rentrait chez lui, est passé me saluer et me dire que tout s'était bien passé et l'anesthésiste l'a suivi pour, m'a-t-elle dit, me souhaiter une bonne nuit et...me faire une bise!
Des gestes gratuits, qui peuvent paraître dérisoires, voire inutiles, mais qui rassurent tellement.

Pour avoir été hospitalisée pour une maladie "rare" en France, je sais ce qu'est l'impression d'être regardée comme un "animal de foire" quand on parle de vous, étendue dans un lit en se demandant à quelle "sauce "on va être...soignée. Mal en point, je me suis un jour mise en colère en répondant qu'on n'était pas au zoo.

La vie sous les tropiques en République Dominicaine peut parfois nous surprendre, voire nous "énerver": une grande nonchalance, un rapport au temps et à l'heure particulier, des heures d'attente pour toute formalité, une précision souvent relative, des aspects procéduriers, mais à côté de ça, une grande solidarité et surtout une telle gentillesse, cette qualité si importante, trop souvent oubliée et décriée chez nous, considérée un peu comme une faiblesse, voire comme de la bêtise.
Pourtant, la vie serait tellement plus agréable si chacun faisait preuve d'un peu de ...gentillesse, tout simplement. Et tant pis pour ceux qui, je le sais et j'en connais, en ont largement abusé avec moi. Grand bien leur fasse s'ils se reconnaissent!





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