mardi 27 mars 2018

UNE TERRIBLE VENGEANCE (extrait)

Encore un jour ...sans !

Même en me disant qu'il y a des millions de gens plus malheureux, avec plus de problèmes, le combat contre la dépression est difficile!

L'idée de considérer la mort comme une échappatoire est, paraît-il, normale ! Je ne sais pas...C'est parfois une pensée difficile à rejeter.

Tous les moyens alternatifs et médicaux n'ont que des résultats partiels.
Alors, je dois manque de courage définitif !

Certaines choses me calment , la nature, l'écriture, la lecture, courir avec mon chien...Oui, cela peut paraître dérisoire, mais c'est un des moyens les plus efficaces...

Pour oublier la morosité du monde, du ciel, les problèmes , j'essaie de vous faire partager un épisode

 d'UNE GRAND-MÈRE REDOUTABLE

que vous trouvez actuellement en version gratuite sur kobo.fr sous le titre

UNE TERRIBLE VENGEANCE

Bonne lecture.
A bientôt, j'espère...
Vos passages sur mes pages sont un véritable baume pour moi.
MERCI ...

Une brassée de bougainvilliers pour vous avant l'extrait de

UNE TERRIBLE VENGEANCE



Version Kobo d'UNE GRAND-MÈRE REDOUTABLE.

Bonne lecture !


Le samedi, elle se leva relativement tôt tandis que je paressai au lit, faisant semblant de dormir. Un rayon de soleil, faisant fi du rideau, éclairait la chambre. Je la regardais se lever, entrer dans la salle de bain. J’entendais l’eau qui coulait et tous les bruits qui peuvent accompagner la toilette d’une femme, des tiroirs qui s’ouvrent, se ferment, des objets qu’elle déplace ou utilise. J’avais l’impression d’entendre en musique de fond une chanson de Serge Lama, ou plutôt deux chansons, l’une qui  imagine une femme qui se pare et se prépare dans sa salle de bain pour en sortir en  toute beauté, mais surtout, lancinant, revenait en boucle le refrain "Je suis malade, parfaitement malade…" Sous mon apparent sommeil et mes yeux fermés, j’étais malade de la savoir partir bientôt pour toute la journée, avec des gens dont je soupçonnais l’hostilité. Mon côté rationnel tentait de me rassurer. Cette animosité n’était-elle pas le seul fruit de mon imagination, pour ne pas dire de ma jalousie ? En réalité, qu’avais-je à reprocher à ceux que je commençais à nommer "le trio infernal"? Rien de concret, sinon qu'ils existaient dans la vie de Fati qu'ils avaient connue avant moi. J’étais en train de me fabriquer mon propre enfer. Quelques lambeaux de mon cartésianisme passé, et quelques-uns de mes proches aussi,    essayaient de me mettre en garde, mais rien ne réussissait à me raisonner durablement. Véronique me connaissait bien, depuis longtemps et avait rapidement mis à jour ce sentiment de jalousie quasi maladive. Elle en avait d’abord été étonnée, n’y ayant jamais été confrontée durant notre relation. Elle m’avait même reproché cette espèce d’indifférence qui finit par affecter nos rapports et qu’elle appelait un « désamour ». Je lui avais expliqué que ma volonté de liberté s’appliquait aussi à elle, même si je l’aimais, et que je m’en serais voulu de me comporter en propriétaire avec elle. Cela venait sûrement de mon éducation. J’avais été élevé par des parents qu’on pourrait qualifier d’intellectuels, qui avaient toujours eu un grand respect de la liberté de l’autre et de la mienne aussi. Une liberté qui n’était pas de l’indifférence mais au contraire une preuve d’amour et de confiance, qui ne les empêchait pas de se soucier de moi, mais qui les avait toujours poussés à comprendre, à discuter avec moi. À cela, s’ajoutait l’influence d’une de mes grands-mères qui, catholique très pratiquante, m’avait enseigné, lors de mes séjours de vacances dans sa vieille maison, la tolérance, l ‘acceptation de l’autre dans sa différence. Ces leçons anciennes m’avaient toujours imprégné…jusque-là. Avec Fati, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Véronique, dont la formation de psychologue la poussait à analyser et à mettre un nom sur tous les phénomènes humains, m’éclaira sans pour autant me rassurer.
— Ce qui t’arrive s’appelle la passion.
— La passion ? 
— C’est un phénomène souvent irrationnel, qui emplit la vie qu’elle peut  sublimer ou détruire. Tu as toutes sortes de passions, religieuses avec les grands personnages religieux passionnés tels Saint François d’Assise ou Sainte Thérèse d’Avila, par exemple. Artistiques, Michel-Ange ou Baudelaire. Intellectuelles aussi, Freud ou Newton. Et puis les passions amoureuses, Héloïse et Abélard, Roméo et Juliette, Paul et Virginie, Adèle H. et Rodin…Je ne te cite que les plus célèbres, mais il y en a de moins connues et souvent, tout aussi tragiques. Les faits-divers y trouvent bien des fois leur source. La passion est souvent dévoreuse, surtout quand elle n’est le fait que de l’un. Il est difficile de vivre avec un passionné, que l’on soit ou pas l’objet de la passion, car elle consume, le passionné comme son entourage qui s’y brûle souvent…Avant de fuir parfois, pour son salut …Ou de se soumettre.

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