mercredi 2 janvier 2019

LUMIÈRE POUR L'ANNÉE NOUVELLE !



Une lumière d'espoir pour 2019 !

Pour commencer l'année nouvelle, je vous offre la lumière d'une bougie pour vous éclairer sur des chemins pas toujours faciles, avec une brassée de bonheurs, grands et petits !



Réussites et succès, tolérance et gentillesse, bonté et empathie pour tous...

Pour vous faire un peu rêver.... Mais aussi pour retrouver le désert, mais aussi l'Humain, avec ses cotés lumineux et ses faces plus sombres!!!

Un extrait de "MEURTRES AU MONASTÈRE"


"Elle était arrivée la veille, au soir tombant. Un taxi brinquebalant l'avait déposée avec sa valise, son sac à dos et sa précieuse sacoche d'ordinateur devant la porte du monastère. Personne, sinon l'horaire des offices, pas même un gardien. Elle avait toqué plusieurs fois à la porte métallique avant d'apercevoir, haut perchée certainement pour échapper aux plaisanteries des gamins, une sonnette électrique, en fait un interphone, un peu décalé sur le mur en pisé de cette forteresse, car c'est la première image qui lui était venue en tête quand elle avait aperçu la bâtisse. Une forteresse, semblable aux ksour qu'elle avait devinés, cachés dans la montagne, sur le trajet parcouru pour venir. Une voix à l'accent hispanique lui répondit en français. Elle déclina son identité annoncée lors des échanges par mail qu'elle avait eus précédemment. Car on était dans la montagne, loin de tout, mais internet fonctionnait et le monastère était mieux relié au monde par le réseau virtuel que par la piste de terre qui y menait. Paradoxe de la mondialisation !
Bienvenue, lui répondit la voix chaleureuse. Je viens vous ouvrir.
Quelques secondes après, la porte latérale s'ouvrit sur un homme aux tempes grisonnantes, le visage éclairé d'un large sourire.
— Bienvenue, répéta-t-il. Nous vous attendions. Vous avez fait un bon voyage ?
— Un peu long, répondit-elle, en pensant aux dix heures de car et aux quatre heures de taxi collectif. Mais arrivée à bon port, c'est le principal !
— En effet, dans notre vie, on oublie souvent le principal. Peut-être , ici ?
Elle lui sourit sans répondre. Cet homme devait avoir l'expérience de l'âme humaine, même dans son monastère isolé et en dépit de sa vie monastique apparemment loin des brouhahas de la société. C'était en effet ce qu'elle recherchait, une pause et, dans le meilleur des cas, mais elle n'y croyait pas trop, une certaine sérénité.
Il lui indiqua une affiche punaisée sur le bâtiment que la croix qui le surmontait, désignait comme l'église.
— Ce sont les horaires des offices. Mais sans aucune obligation pour vous. Simplement, évitez de sonner à la porte pendant ces temps de prière, sauf urgence, bien sûr. Je viendrai vous ouvrir, évidemment, ne vous inquiétez pas. Ces moments de recueillement sont importants pour notre communauté.
Il la regarda plus intensément et poursuivit :
— Sachez que nous sommes toujours là si vous en éprouvez le besoin.
Elle lui sourit, tout en se demandant comment cet homme avait abouti comme moine cistercien dans ce couvent perdu. Il avait certainement eu une vie avant, un métier, une famille, peut-être une compagne, des enfants, pourquoi pas ! Voilà qu'elle recommençait à divaguer, à imaginer des romances. Elle était venue pour déconnecter, pour se reposer et non pour s'interroger, se compliquer la vie.
— Vous n'êtes pas croyante ?
La question, mais en était-ce une, était directe, sans fioritures. Son sourire fut une réponse.
— Je le fus.
— J'aime votre sincérité. Venez assister à quelques offices. Vous y trouverez peut-être la réponse à vos interrogations.
Il avait du être psy dans le civil. Elle se souvenait de sa grand-mère qui allait en confession régulièrement. Avec le recul, elle pensait que c'était des séances de psy dont la vieille dame revenait reposée, tranquillisée. Finalement, Freud et Lacan n'avaient pas inventé grand-chose et n'avaient fait que reprendre ce que la religion et les religieux avaient, de gré ou de force, par manque de moyens, abandonné, tout au moins en Occident. L'Orient avait gardé sa religiosité, et pas toujours pour le

le retrouverez -
vous
meilleur.
Elle hocha la tête.
— Je viendrai, mais je ne vous promets pas d'assister à
tous les offices.
— Surtout à quatre heures du matin, ajouta-t-il en riant.
Il avait le sens de l'humour.
— Venez donc, je vais vous présenter l'établissement et votre chambre, peut-être devrais-je dire votre cellule. On n'a pas encore eu de certification touristique, mais je doute qu'on ait ne serait-ce qu'une étoile. On ne vient pas ici pour le confort, n'est-ce pas !
La visite des bâtiments fut rapide, le religieux portant galamment la petite valise d'Isabelle. Le réfectoire avec les heures de repas, la bibliothèque, les douches et sanitaires et sa chambre. Il est vrai que le mot cellule convenait, encore que, comparée aux cellules monastiques d'antan, elle fut dotée d'un certain confort. Certes, pas de chauffage, mais une grosse couette et des couvertures. Après tout, on était au printemps malgré la fraîcheur des nuits. Un lavabo, un petit placard, une table et une chaise, et une fenêtre à barreaux, qui donnait sur le jardin et au loin, la vallée et la montagne dont les sommets se détachaient sur le bleu du ciel. Et surtout, le silence, à peine écorné par quelques bruits de chiens qui aboyaient, d'un âne qui bramait, d'oiseaux qui semblaient discuter et, dans le lointain, des hommes qui parlaient et dont on devinait les voix.
— Parfait, acquiesça-t-elle.
— Je vous laisse. Voici vos clés. Installez vous.
Il s'inclina légèrement et disparut dans un bruissement de bure car il portait l'habit monastique. Elle posa sa valise sur le lit, en sortit les quelques vêtements qu'elle y avait rangés, se félicitant de ne pas avoir oublié une veste de laine et un coupe-vent, et les disposa dans le petit placard où quelques cintres lui permirent de les défroisser un peu. Elle ne venait pas en représentation, mais elle tenait cependant à soigner son apparence. Le lit rapidement fait, elle regarda par la fenêtre et se perdit dans la contemplation du paysage et surtout dans le silence dont on n'a plus l'habitude dans le monde actuel. Elle qui était une fille de la mer, voilà qu'elle se mettait à apprécier la montagne, pour les lieux de paix qu'elle offrait encore, alors que les côtes maritimes, même les plus lointaines, étaient de plus en plus envahies. Trouver un authentique village de pêcheurs relevait en Europe de l'impossible. Les îles les plus lointaines succombaient aux appels du tourisme qui leur apportait le progrès, les soins et surtout cet indispensable argent dont le monde est friand. Une attitude normale pour des populations pauvres à qui la lucarne de la télévision faisait découvrir une vie totalement différente et qui paraissait tellement plus facile et meilleure. Elle savait que le progrès contribuait à ce changement inéluctable et normal. C'est ainsi que le monde a toujours avancé. Peut-on reprocher à des hommes et des femmes d'espérer une vie meilleure pour leurs enfants, l'accès aux soins, à l'éducation, aux basiques comme l'eau, la santé, la vie, en bref tout ce que nous connaissons depuis des décennies et qui nous parait tellement évident que nous ne nous posons même pas la question quand nous ouvrons le robinet, allumons la lumière ou nous faisons soigner. Nous n'acceptons pas, ou mal, la maladie, la mort de nos proches. Nous n'envisageons pas de manquer de nourriture, d'eau, d'un certain confort que nous considérons comme normal.
Isabelle ne croyait pas à la théorie du bon sauvage de Rousseau, de l'Eden perdu.
Qui ose évoquer les tribus Caraïbes sauvages qui massacraient avec allégresse et cruauté les peuples ennemis et plus faibles qui les détestaient et les craignaient ?
Qui parle encore des guerres fleuries des Aztèques qui, en fait, n'étaient que le moyen de se procurer, dans les tribus vaincues, des offrandes humaines destinées à leurs propres dieux ? Pourquoi cacher les tribus amazoniennes qui, de nos jours encore, pratiquent l'infanticide pour éliminer les enfants handicapés ou les membres considérés comme inutiles ou en surnombre ?
Le passé est rarement glorieux, des Croisades aux guerres de religion, des conquêtes à l'asservissement."



https://www.amazon.fr/MEURTRES-AU-MONAST%C3%88RE-DOMINIQUE-VIETTI-LETOILLE-ebook/dp/B07FRVKXYM/ref=tmm_kin_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1546437210&sr=8-1



BONNE ANNÉE 2019 et à très bientôt....

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire