vendredi 30 juin 2017

EXTRAIT DE "À LA CROISÉE DES CHEMINS"

Un roman qui se maintient dans les ventes , mais que j'aimerais bien voir progresser!

À LA CROISÉE DES CHEMINS

Pour vous donner envie, un court extrait....

CHAPITRE 11
20 SEPTEMBRE 1917
Les jumeaux ont maintenant une semaine et Hadrien les a jugés suffisamment solides pour reprendre le voyage. L'officier qui dirige le convoi est pressé de repartir mais il n'a pas osé laisser Angéline au village. Le prochain convoi risque de ne pas passer avant un mois. Il a simplement demandé au médecin de l'avertir dès que la mère et les enfants seront en état de reprendre le trajet, en précisant que le plus tôt sera le mieux.
Les bébés sont éveillés et tètent avec appétit. La vieille femme aide Angéline et lui a proposé la compagnie d'une jeune fille de 15 ou16 ans pour la seconder. Angéline remercie la prévoyance de sa mère qui a mis dans ses bagages des vêtements pour bébé, des langes de coton, plusieurs petits draps et couvertures. La vieille femme a fourni à la jeune maman deux petits couffins de paille tressée où les enfants dorment. Angéline loge avec les bébés dans la maison où elle a accouché et dont les épais murs de pisé fournissent une fraîcheur que la jeune maman apprécie. Les jumeaux sont des bébés calmes, surtout Pierre qui dort une grande partie de la journée. Héloïse est plus éveillée et remuante. Souvent, la jeune fille qui aide Angéline la
prend dans ses bras et lui chante de douces mélodies qui ont le pouvoir de calmer la petite fille.
— Tu vois, dit sa logeuse, Kahina (elle l'appelle ainsi) reconnaît les anciens chants berbères. Il faudra que tu les apprennes, ajoute-t-elle en l’adresse de la jeune maman.
La vieille femme a été étonnée des connaissances d'Angéline sur l'histoire de l'Afrique du Nord et éprouve un réel plaisir à lui raconter les contes et légendes dont elle est traditionnellement la dépositaire dans le village. Elle sait que la jeune femme ne les oubliera pas.
On prépare le départ, Angéline range ses affaires, mélancolique de quitter le village qui a vu naître ses enfants. Aïn Chems, la Source du Soleil. C'est le lieu porté sur l'état civil des jumeaux dont l'officier commandant le convoi a enregistré la déclaration. Un beau nom, prometteur, rempli d'espoir et de lumière.
Au moment de quitter le village, elle embrasse la vieille femme. Elles ont toutes deux les larmes aux yeux.
— C'est stupide. Nous ne nous connaissions pas il y a dix jours et elle restera dans ma mémoire, à jamais associée à la naissance de mes enfants.
Elle l'appelle Dada comme les habitants du village.
— Quel est ton nom? Je veux pouvoir te nommer dans mon souvenir.
La vieille femme sourit et tout son visage se plisse autour de
ses yeux rieurs et emplis de bonté.
— Tu veux vraiment savoir? Tout le monde m'appelle Dada

dans le village depuis si longtemps. Personne ne m'appelle plus par mon prénom, Aïcha , comme la femme préférée du Prophète.
Elle semble rêveuse et triste.


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